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Des livres émoi !
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Il pleuvait des oiseaux : Vieillir debout, aimer librement

  • Des livres émoi
  • 29 janv.
  • 2 min de lecture

Dans Il pleuvait des oiseaux, Jocelyne Saucier nous offre une œuvre d’une rare intensité, un roman qui nous parle de l’essentiel avec une justesse et une pudeur bouleversantes. Ce livre n’est pas une simple fiction : c’est un hommage à la liberté, à l’amitié et à la dignité que l’on tente trop souvent d’arracher aux êtres vieillissants.


Au cœur des forêts canadiennes, loin du tumulte des villes, des hommes ont choisi de s’affranchir des injonctions d’une société qui les condamne à l’invisibilité. Ted et Charlie vivent en ermites, dans une solitude consentie et une indépendance farouche, refusant le sort que l’on réserve à ceux dont les années s’accumulent comme un fardeau. Ils sont les survivants d’un siècle qui les a broyés, marqués par les incendies de Matheson et par l’histoire des oubliés. À leurs côtés, une photographe en quête de témoignages et une femme marquée par une vie volée viennent troubler l’équilibre fragile de leur isolement.


Il pleuvait des oiseaux

Jocelyne Saucier excelle dans l’art de parler de la vieillesse avec une humanité profonde, sans tomber dans la mièvrerie ni le pathos. Elle nous rappelle, page après page, que l’âge ne doit jamais être synonyme d’abandon. Son écriture, sobre et lumineuse, met en relief cette lutte pour la dignité, cette revendication du droit à l’autodétermination.


Ce roman est un manifeste discret mais puissant contre une société qui cloisonne ses anciens, qui les exile dans des établissements aseptisés où ils deviennent des ombres. Ted, Charlie et leurs compagnons ne se contentent pas de survivre : ils revendiquent leur existence, leur autonomie et leur droit d’aimer jusqu’au bout. Il pleuvait des oiseaux nous interroge : jusqu’où sommes-nous prêts à aller pour préserver notre liberté ? Que signifie réellement "vivre" quand on sait que la fin approche ?


Lire ce roman c’est accepter d’être ébranlé, de se laisser traverser par ces questions existentielles qui nous concernent tous. C’est regarder la mort en face et, paradoxalement, célébrer la vie avec une intensité renouvelée. Un roman indispensable, d’une force douce et implacable.

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